Hommage à L'Atalante (1990), un film de Jean Vigo

Heureuse vie, à bord de L'Atalante !

2011 – L’Atalante version Jean-Louis Bompoint par Michel Gondry

Michel Gondry - L'Atalante (c) Cinecinéma

Nous avons rencontré Michel Gondry le 15 février 2011 lors d’une visite de Presse de son Usine de Films Amateurs au Centre Pompidou (à Paris du 16 février au 28 mars 2011). En parallèle, CinéCinéma consacre une grande carte blanche à Michel Gondry du 4 mars 2011 au 13 mars 2011 sur les chaines CinéCinéma Club et CinéCinéma Classic. L’un des films choisi par Michel Gondry est l’Atalante de Jean Vigo dans cette fameuse version introuvable et inédite en DVD de Jean-Louis Bompoint et Pierre Philippe.

Un bon prétexte pour lui demander rapidement la raison de ce choix. La conversation s’enchaîne très vite sur l’une des scènes de la restauration de 1990 qui a été supprimée par les auteurs de la restauration de 2001 (celle du DVD donc).

Par rapport à cette scène où Michel Simon se bat contre lui-même, rétablie par Jean-Louis Bompoint dans la version de 1990, Bernard Eisenschitz a pensé que c’était un effet un peu gratuit et il l’a enlevée de sa version en 2001, alors que Vigo avait fait exprès ! Il avait prévu ce trucage, cette superposition ! Je crois qu’un film comme l’Atalante, il ne faut pas chercher à le rendre parfait, à l’améliorer quand on le restaure, parce que restaurer un film c’est retrouver ce que le réalisateur a souhaité… La nouvelle version est un peu plus froide, plus intellectuelle…

Pourquoi ce choix de l’Atalante dans votre carte blanche ?

C’est un film magnifique ! Jean Vigo c’est quelqu’un qui n’était pas directement dans le mouvement surréaliste mais qui était très apprécié par les surréalistes. C’est presque mieux d’une certaine manière car c’est plus ouvert et plus accessible mais en même temps il y a vraiment la magie, la poésie qui vient de ce mouvement. C’est quand même l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma… C’est un travail de commande. Il ne trouvait pas d’argent pour faire ses films, il était assez maudit faut dire, et on lui a proposé ce scénario qu’il trouvait très ringard ! Le fait qu’il a eu cette histoire très basique, il a pu infuser cette magie dans les plans. ça respire de partout la magie et le fait d’avoir cette limitation du scénario qui était commandé par ce marchand de blé je crois qui avait des sous à investir et qui n’avait jamais fait de cinéma, ça lui a permis de faire un film… cette limitation l’a libéré pour être plus créatif.

L’introduction de Michel Gondry à propos de la diffusion de l’Atalante de Jean Vigo version Jean-Louis Bompoint de 1990 sur le site de CineCinéma (la vidéo se trouve au 8° module, à la fin du déroulant).

J’ai choisi l’Atalante parce que c’est un film magnifique. Mon ami monteur et directeur de la photographie, Jean-Louis Bompoint me l’a fait découvrir il y a très longtemps et il l’avait restauré en 1990… Une énergie et une poésie inouïe, c’est un film qui respire la vie à chaque image…  Il y a de la magie qui apparaît sans raison dans le quotidien. Il y a tout ce que j’aime ! Quand il plonge sous l’eau pour essayer de voir l’image de son amoureuse, et elle arrive en surimpression c’est « joli »…

Et j’avais fait le poster à l’époque. Jean-Louis Bompoint m’avait demandé de refaire l’affiche. C’est celle qu’ils utilisent aux USA pour le DVD, c’est rigolo. Et la première image du film, comme on a restauré les crédits, le générique c’est moi qui avait fait l’image du bateau que l’on voit en figé. J’avais fait ça avec un aérographe il y a très longtemps…

Pierre Zeni et Michel Gondry

 

L’affiche de l’Atalante dessinée par Michel Gondry


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