Hommage à L'Atalante (1990), un film de Jean Vigo

Heureuse vie, à bord de L'Atalante !

2001 – La deuxième restauration de l’Atalante (partie 3)

« L’ATALANTE »
HISTOIRE D’UNE RESTAURATION ( troisième partie)
par Jean-Louis Bompoint

Tous droits réservés (c)

Retrouvez la partie 1 ici et la 2 .

2001 : « L’ATALANTE » EST À NOUVEAU RESTAURÉE !

Bien qu’ayant été ovationnée au Festival de Cannes 1990, avoir été diffusée et appréciée avec bonheur dans les salles de Cinéma du Monde entier comme à la télévision, saluée presqu’unanimement par la Presse et la Critique Internationale, la version restaurée en 1990 de « l’Atalante », a également fait des mécontents et plus particulièrement en France, où un certain nombre de fâcheux, ulcérés de n’avoir pas pu participer à la renaissance du film de VIGO, ont décidé, par un long travail de sape et des torrents de mauvaise foi, de prendre un contre-pied radical sur le travail que Pierre PHILIPPE et moi, avions effectué (en toute honnêteté, en ce qui me concerne…).

Si seulement cette action avait été menée avec bravoure et conviction pour protéger, voire corriger une quelconque trahison vis à vis de l’Œuvre de Jean VIGO, je me serais bien gardé de commenter cette croisade.

Mais que nenni ! Trop de personnes à l’heure actuelle, se servent du nom de VIGO et influencent sa Famille pour n’assouvir que leur soif de pouvoir, leur ego, leur compte en banque et leurs ambitions personnelles.

C’est pourquoi il me faut parler aujourd’hui :

Ainsi, entre 1990 et 2000, dix années de persiflages à mots couverts, d’intrigues cachées, de sous-entendus douteux et de rancœurs aussi venimeuses que mal digérées, auront été nécessaires à la CINEMATHEQUE FRANCAISE, entre-autres, et à un obscur critique, traducteur et soi-disant historien : Bernard EISENSCHITZ, (Appartenant à cette caste si particulière dont le  » métier  » consiste à commenter verbeusement et/ou à critiquer le Cinéma en vivant du travail de ceux qui le font, tout en se gardant de ne jamais approcher de près comme de loin, une caméra, de la pellicule ou une table de montage.) pour mettre au point une machination diabolique visant à mettre au panier la restauration GAUMONT ©1990 de « l’Atalante ».

À cet effet, l’énergie dépensée par les conspirateurs aura été impressionnante !
Jugez en plutôt :

Reprenant à leur compte l’efficace et parfait travail effectué par P.E. SALES-GOMES ( » JEAN VIGO  » Editions du Seuil ©1957) et Pierre LHERMINIER ( » JEAN VIGO : ŒUVRE DE CINEMA  » Editions Lherminier / Cinémathèque Française ©1985), qui restent les 2 seuls ouvrages valables écrits sur Jean VIGO, un triumvirat d’intellectuels de la plus déplorable  » gauche caviar  » qui soit : Nathalie BOURGEOIS, Bernard DENOLIEL et Stéfani de LOPPINOT a édité, (sans doute galvanisé par Alain BERGALA ?..), un ouvrage pontifiant sur « l’Atalante », avec la bénédiction de LA CINEMATHEQUE FRANCAISE et le blanchiment du PÔLE MEDITERANNEEN D’EDUCATION CINEMATOGRAPHIQUE.

Le coup est fort bien monté :

1) Il éclipse d’un seul coup le livre de Pierre LHERMINIER qui est mis aux oubliettes (La direction de la Cinémathèque ayant changé de bord depuis 1985…).
2) Il savonne la planche des Editions RAMSAY qui ont ré-édité l’ouvrage de P.E SALES GOMES.
3) Il met en place une politique qui commence à vouloir insidieusement revisiter le film restauré de VIGO.

Si l’on excepte la sincérité des textes de Luce VIGO, Emile BRETON et du merveilleux Jacques ROZIER, tout le reste n’est qu’onanisme pathologique et suffisance bourgeoise :

Mais qu’est ce que VIGO en avait à foutre de  » L’ATALANTE dans la mythologie Grecque  » ou des notes sur le tatouage, dûes à Robert DESNOS ?

Lui, VIGO, n’avait pas le temps pour tout cela.

Il avait un film à faire avec sujet imposé, un handicap à rattraper auprès de GAUMONT/GFFA et JL.NOUNEZ (cf : L’interdiction et l’échec de  » ZERO DE CONDUITE « ) il était en mauvaise santé, le savait et ne pouvait qu’agir que dans la  » fièvre de l’instant « , comme le cite si bien l’excellent Claude-Jean PHILIPPE dans son superbe documentaire consacré à Jean VIGO (ENCYCLOPEDIE AUDIOVISUELLE DU CINEMA – Seuil Audiovisuel / Cinémathèque Gaumont).

Pourquoi va-t-on encore aujourd’hui chercher des  » poils sur les œufs  » sur le travail de VIGO ?

Jean-Louis Bompoint et Jean Dasté – (c) D.R

Encore une fois, et tous les survivants du film que j’ai rencontrés en 1989/90 : Charles GOLDBLATT, Jean DASTE, Jean-Paul ALPHEN, Jacqueline MORLAND, Paul GRIMAULT, Pierre MERLE et Henri STORCK ont toujours insisté sur ce point :

VIGO et sa jeune équipe inexpérimentée n’étaient absolument pas conscients qu’ils étaient en train de créer l’un des meilleurs films de toute l’Histoire du Cinéma, en tournant « l’Atalante ».

Ils faisaient leur travail. Un point, c’est tout.

Ce qui fait dire sans hésitation que l’actuel ouvrage de la CINEMATHEQUE FRANCAISE et de ses sbires, en quête d’identité comme de reconnaissance, prêtent à VIGO comme à son œuvre, des intentions ou des métaphores qui ne lui sont vraisemblablement jamais venues à l’esprit !

N’oublions pas qu’à la fin du tournage de son long-métrage, le Gamin n’avait que 29 ans et son seul TALENT :Inouï, débordant, sincère, inexplicable…

Relisez Arthur RIMBAUD, que diable !

Alors ?.. Que se permettent d’écrire Nathalie BOURGEOIS et sa clique d’affabulateurs, brigueurs d’honneurs et soupçonnés de rêver à L’Académie Française ?
Rien qui ne ressemble, n’approche ou même n’explique clairement (puisque « l’Atalante » est désormais au programme du Baccalauréat) la Poésie pure délivrée par Jean VIGO, tout au long de son œuvre.
C’est là le drame principal de ce livre.

Bien entendu, ni les  » auteurs  » ni l’Editeur n’ont fait appel à Pierre PHILIPPE ou à moi, pour participer à cet ouvrage, même si nos noms et actions sont largement cités tout au long de celui-ci ; ce qui en dit long sur l’honnêteté des intentions et sur le courage des  » responsables « …

Reconnaissons cependant qu’il est cité en toutes lettres que c’est bien moi qui ai retrouvé la copie étalon de 1934, au BFI en 1990, alors qu’à l’époque, Pierre PHILIPPE (secondé par feu Gabrielle MAIRESSE, alors Attachée de Presse chez GAUMONT), avait usé de toute son énergie pour tenter d’étouffer la paternité de ma découverte, craignant qu’elle fasse ombrage à son ego démesuré, si connu dans la profession.

Et je serais même tenté de croire que cette  » mise au point  » a plus été effectuée pour taquiner Pierre PHILIPPE (Ah ! Les querelles de Cinémathèques…), que pour me rendre justice !

Cette anecdote de la copie étalon de « l’Atalante » retrouvée par mon obstination, 56 ans après son exportation en Angleterre, me fait dénoncer aujourd’hui l’immobilisme, la prétention et la bureaucratie poussiéreuse qui font le quotidien des gens qui vivent du Cinéma sans en faire et qui  » décident  » de ce qui doit en être fait.

Que ce soit en France ou ailleurs, des fonctionnaires incultes et carriéristes sont actuellement en place pour sauvegarder un Patrimoine qu’ils détruisent en fait jour après jour, à cause de leur seule incompétence.

Ainsi, comment peut-on imaginer que la vraie copie de « l’Atalante » de 1934 ait été retrouvée NON REPERTORIEE au BFI, alors que j’avais au préalable, visionné sur place, un tas de copies mutilées du même film et autres « CHALAND QUI PASSE », religieusement numérotées et fichées sur informatique aux frais de la Couronne comme du contribuable Britanniques ?

Que dire également de la lamentable histoire de « JOUR DE FETE » de Jacques TATI, (longtemps diffusé en N&B, faute d’avoir pu être tiré en couleurs, suite à des erreurs techniques de laboratoire et du fabricant de pellicule visant à capter le chromatisme, mais tourné originellement en couleurs en 1947), où les responsables des ARCHIVES DU FILM DE BOIS D’ARCY ont bien voulu dire à ceux qui cherchaient à retrouver 40 ans plus tard, les originaux couleur en vue d’une restauration, que le seul matériel qu’ils possédaient sur ce film était des positifs en N&B ?
En fait, les  » responsables  » ne savaient pas que le film de TATI avait été tourné sur procédé THOMSONCOLOR®, basé sur le principe d’une pellicule inversible N&B (donc positive) à émulsion gaufrée, qui provoque par un filtre spécial posé sur l’objectif, la diffraction de la lumière et des couleurs primaires qui en découlent !(Voir le brillant exposé de François EDE, dans « JOUR DE FETE », aux Editions Les Cahiers du Cinéma.)

Vous l’aurez compris : On confie des trésors à des incapables, qui en plus, croient détenir une vérité et vous l’assènent en toute quiétude !

L’Article de Libération de Juillet 2001

C’est avec ce même état d’esprit que Bernard EISENSCHITZ s’est pavané en parlant de « l’Atalante », lors du Festival de Bologne, en juillet 2001, au Journal LIBERATION dans un article paru le 9 du même mois.

Découvrant avec stupeur, les imbécillités énoncées par le Journaliste (Bernard WAINTROP) berné par son interlocuteur, j’ai demandé un droit de réponse, le 27 juillet, que je n’ai jamais obtenu :

Monsieur,

Il y a bien longtemps que je ne lis plus LIBERATION, dans la mesure où ce journal, jadis si novateur et sympathique, est devenu, à la suite de deux septennats de Socialisme douteux et sous la coupe du dévoyé Serge JULY, le chantre officiel du  » politiquement correct « , prôné en toute vulgarité par la  » fangissime gauche caviar « , à laquelle vous semblez désormais appartenir.

Il n’y a qu’à voir, par exemple, comment votre collègue Gilles RENAULT, a tenté de défenestrer le splendide long-métrage  » CONFESSION D’UN DRAGUEUR  » (Alain SORAL), actuellement sur les écrans, et qui dénonce haut et fort, les faiblesses incontournables de votre  » catégorie  » sociale.

Ainsi, c’est  » grâce  » à quelques personnes de mon entourage et respectueuses de mon travail, que j’ai pu découvrir récemment et avec effroi, la stupidité de vos écrits, fortement imprégnés de  » langue de bois « , visant à expliquer au lecteur naïf, la tragique odyssée de  » L’ATALANTE  » de Jean VIGO, à laquelle vous semblez en toute évidence, n’avoir strictement rien compris.

Vous considérant dès lors comme un criminel culturel en liberté, et faute de ne pas avoir le pouvoir de vous faire séjourner dans une maison de correction, (démocratie dévoyée oblige), je viens tout de même aujourd’hui fustiger et corriger votre patchwork d’inepties, juste dans le but sans doute improbable, de vous ramener vers un peu plus d’honnêteté ; car je finis par croire que c’est finalement à cause de gens comme vous que Miguel ALMEYREDA (Père de Jean VIGO), a été  » suicidé  » dans sa cellule.

La double vie de « l’Atalante »
Le Festival de Bologne a retracé la tumultueuse histoire du film de Jean Vigo.
Par EDOUARD WAINTROP
Le lundi 9 juillet 2001
LIBERATION

Vous pouvez lire l’article sur le site de libération à l’adresse suivante.

Défiguré. Le cinéma des années 20 ne sera pas le seul sujet d’étonnement des festivaliers. La confrontation entre l’Atalante restauré par la Gaumont au début des années 90, et la première mouture d’Un chaland qui passe, version réputée honteuse du même film, bouleverse également les idées reçues. Jean Vigo tourne l’Atalante entre la fin 1933 et le début 1934, alors qu’il est déjà rongé par la tuberculose qui va l’emporter l’été suivant.

Faux : Jean VIGO n’est pas mort de la tuberculose. Bien qu’ayant contracté cette maladie et l’ayant soignée au sanatorium de Font-Romeu, VIGO est mort, atteint de septicémie, le 5 octobre 1934.

Pendant qu’il se repose, le montage du film est assuré par Chavance, technicien émérite choisi par Gaumont Franco-Film Aubert. La société productrice se méfie en effet du réalisateur dont le Zéro de conduite vient d’être totalement interdit par la censure. En avril, Vigo visionne le travail de Chavance et donne son accord global moyennant quelques modifications de détail. Mais le film ne plaît ni aux exploitants ni à la Gaumont.

Pour ma part, j’aurais écrit :  » chez GAUMONT « , histoire de ne pas injurier la Langue Française…

Après la mort de son metteur en scène, les producteurs le font remonter, suppriment la musique originale de Maurice Jaubert et « défigurent » le chef-d’œuvre. C’est du moins ce que l’on dit.

Vous n’y êtes pas du tout !
 » L’ATALANTE  » a été remontée du vivant de Jean VIGO et contre sa volonté, en  » CHALAND QUI PASSE  » par le même Louis CHAVANCE.
Pierre MERLE : Assistant de VIGO sur le film, me l’a confirmé.
Jamais un spectateur Français n’a pu voir  » L’ATALANTE  » dans sa version originale
Il n’y a que l’Angleterre qui a bénéficié de ce privilège en 1934.
En France, le film a été uniquement distribué en exclusivité le 12 septembre 1934, au cinéma Le Colisée, 40 Avenue des Champs Elysées, à Paris, dans la version remontée sous les ordres des bouchers de GFFA, sous le titre :  » LE CHALAND QUI PASSE « .
À cette occasion et voulant montrer à VIGO, alité, comment était présentée la publicité de son film, Pierre MERLE a pris une photographie de la façade du cinéma Colisée, que vous pouvez voir reproduite à la page 201 de l’ouvrage de Pierre LHERMINIER :  » Jean Vigo – Œuvre de Cinéma  » – Editions Lherminier/La Cinémathèque Française).
Dois je vous préciser qu’en septembre 1934, Jean VIGO était encore de ce monde ?
Ainsi, je vous invite à vous documenter, avant de certifier les sombres âneries que vous avez la naïveté de signer.


Deux versions. Bâti désormais autour d’une chanson à succès, le Chaland qui passe, premier et dernier long-métrage de Vigo (3) n’obtient aucun succès. Repris en 1940, charcuté encore plus, il n’arrive toujours pas à captiver son public. Après la Libération, Henri Langlois découvre des plans coupés, commence à remonter l’œuvre. Elle est bientôt présentée sous le titre de l’Atalante mais est encore incomplète. En 1990, sur la base d’autres rushes et d’une copie retrouvée en Angleterre, et qui semble être la version du montage approuvé par Vigo lui-même, la Gaumont restaure l’Atalante. Plus tard, on retrouve en Belgique la première version du Chaland qui passe.

Qui a pu vous raconter de telles sottises et comment avez vous été assez bête pour y croire ?
Henri LANGLOIS dans sa tentative de restauration de 1950, n’a quasiment rien rajouté à la version de 1940, remontée par les services de FRANFILMDIS (Henri BEAUVAIS).
P.E SALES-GOMES le confirme dans son ouvrage sur Jean VIGO, aujourd’hui ré-édité chez RAMSAY.

Les véritables rushes inédits de  » L’ATALANTE « , ont été découverts d’abord sur le papier, dans les archives écrites de la C.F, en 1986, par Pierre SIGAUD : Directeur Administratif de La Cinémathèque Française (alors présidée par Constantin COSTA-GAVRAS), qui en la personne de Vincent PINEL, a jugé ces images et ces sons comme « inintéressants et ne pouvant servir en aucune manière à une hypothétique restauration de L’ATALANTE ». ( !!!).

Pour en savoir plus, lisez mon compte-rendu de restauration joint à ce courrier et vous verrez de quelle manière  » croquignolesque « , la vérité a été mise à jour par mes soins.
La Cinémathèque Française en rougit encore et vient récemment de se  » venger  » de moi, en publiant à mon insu et sans avoir la politesse de me consulter, un pitoyable ouvrage, bouffi de suffisance,  » digne  » de Bernard-Henri LEVY et qui tente, sous la tragique  » direction  » de Nathalie BOURGEOIS, Bernard BENOLIEL et Stéfani de LOPPINOT, d’expliquer  » L’ATALANTE  » au cinéphile mondain, avec des analyses et de textes éffarants de stupidité, si l’on excepte les écrits de Luce VIGO et d’Emile BRETON, toujours honnêtes dans leurs propos.

Vous lirez par contre, dans mon compte rendu, dans quelles conditions tragi-comiques, j’ai découvert et récupéré en Angleterre, la copie GFFA – 1934 de  » L’ATALANTE  » du 1er montage de CHAVANCE.
Enfin, Monsieur, sachez qu’avant de commencer toute restauration de  » L’ATALANTE « , Pierre PHILIPPE & moi, avons vérifié dans TOUTES les Cinémathèques du monde et dignes de ce nom, TOUTES LES COPIES complètes et incomplètes de  » L’ATALANTE  » comme du  » CHALAND QUI PASSE « .

C’est ainsi qu’en décembre 1989, nous sommes rentrés en contact avec La Cinémathèque Royale de Belgique, qui a eu la courtoisie de nous expédier tout son matériel existant concernant VIGO, y compris la première version du  » CHALAND QUI PASSE  » qui n’a d’ailleurs été montée par GFFA, qu’une seule et unique fois.

Franchement, si nous avions trouvé  » la perle rare  » (en une hypothétique copie du  » CHALAND QUI PASSE  » plus véridique que  » L’ATALANTE  » elle-même ; fait aberrant en soi, quand on connaît la genèse du film…) et totalement respectueuse des désirs de VIGO, j’aurais, pour ma part, immédiatement abandonné toute tentative de restauration : Honnêteté oblige.
Vous affirmez donc et encore des inepties sans fondement valable.


Et ce sont ces deux fantômes du même film, que Il Cinema Ritrovato présente en parallèle. On découvre que le Chaland qui passe est plus fidèle à l’Atalante qu’on ne le croyait jusqu’à présent. Ce film bénéficie d’un montage images assez fidèle à l’idée de Vigo et d’une cohérence globale qui préserve sa poésie. De son côté, la version Gaumont est plus discutable qu’on ne l’imaginait. On peut y percevoir des abus de restauration. Par exemple, parmi les rushes réincorporés, il y en a que Vigo avait sans doute lui-même abandonnés. Des plans parfois beaux en soi mais qui ne fonctionnent pas dans l’ensemble. La fin a été transformée par le responsable de la restauration qui la trouvait ratée.

Alors là, Monsieur, vous exagérez et je finis par croire que le vin italien récemment absorbé dans un dîner semi- mondain organisé par le festival, a troublé votre raison, lors de la projection Bolognaise !
Je vous donne ma Parole d’Honneur que la restauration de  » L’ATALANTE « , commanditée par GAUMONT et effectuée plus par mes soins que ceux de Pierre PHILIPPE, (vite découragé par l’ampleur du travail à effectuer), est absolument fidèle aux écrits comme aux intentions de Jean VIGO.

Je puis d’ailleurs le prouver devant n’importe qui et à plus forte raison, Vous ; ayant de mon côté, précieusement conservé en archives, chaque document, action et étape de la restauration du film, sachant qu’un jour ou l’autre, un TRISSOTIN tel que vous et donc, indigne du théâtre de MOLIERE, me reprocherait d’avoir restauré le film, en m’identifiant à un VIOLET LE DUC de banlieue…

Cependant, je dois vous avouer que je me suis violemment heurté avec Pierre PHILIPPE, qui a absolument tenu, entre-autres bêtises, à inclure un plan de Jean DASTE, lèchant un bloc de glace et qui n’avait strictement rien à faire dans le montage de la séquence restaurée.
J’ai eu beau batailler, implorer… Rien n’y a fait et GAUMONT a préféré se ranger à l’avis de Pierre PHILIPPE,( seulement pour cette séquence, heureusement d’ailleurs…), me laissant par la suite, toute  » liberté  » d’action, qui consistait pour ma part, à respecter au photogramme près, les intentions de VIGO. (Les Cinéphiles du Monde entier ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, si j’en crois les réactions unanimes qui ont salué la restauration du film et l’important courrier que je continue à recevoir encore aujourd’hui et à ce sujet, depuis les quatre coins de la planète …)

Enfin, sachez que la restauration de  » L’ATALANTE « , n’a pas été effectuée par Amour du Cinéma par GAUMONT : En effet, la puissante société s’était aperçue que si l’on ne modifiait pas le film d’une manière ou d’une autre au montage, afin de renouveler le copyright ©, les droits qu’elle possédait sur l’œuvre tomberaient dans le domaine public en 1990 !!!
 » What a wonderful world « , isn’t it ?..

Mais revenons à votre torchon :
J’ai résolument du mal à croire qu’une personne comme Madame Luce VIGO, aussi intègre, honnête et militante de la Gauche la plus pure qui soit, puisse  » retourner sa veste  » comme un  » Socialiste bon teint « , de la manière que vous décrivez :

Ces aberrations surprenantes ont été soulignées par Luce Vigo, critique de cinéma et fille de Jean Vigo, et Bernard Eisenschitz, historien du cinéma fin connaisseur de l’œuvre et de son destin tourmenté.

Si j’ai pu restaurer  » L’ATALANTE « , à 29 ans et seul contre tous, c’est à Luce VIGO que je le dois.

Comment aurais-je pu être assez salaud pour ne pas respecter les intentions de son défunt Père, que j’admire entre tous ?
Je dois également souligner le formidable soutien que m’a apporté l’extraordinaire Michel SCHMIDT, alors responsable de la production de la restauration de  » L’ATALANTE  » chez GAUMONT.

Durant toute la restauration du film, Luce a toujours été la bienvenue au montage et je puis vous confirmer que j’ai toujours été à son écoute, même si cela a souvent agacé le fielleux Pierre PHILIPPE, clône dégénéré d’Henri LANGLOIS, taillable et corvéable à merci par la maison GAUMONT, et espion patenté de cette dernière.

Oui, en vous lisant, j’ai du mal à croire que Luce VIGO ait demandé à sa seule initiative, que cette restauration GAUMONT © 1990, soi-disant ratée de  » L’ATALANTE « , soit dédiée à Antoine SAND, son Fils défunt, et par la même, petit fils de Jean VIGO !
C’eût été un parjure !
Vous avez dû sans nul doute, mal interprété ses propos, étant à cet instant grisé par le fait d’avoir obtenu un carton d’invitation VIP au Festival de Bologne. (Une fois n’est pas coutume…).

Enfin, si Bernard EISENSCHITZ se prétend spécialiste de VIGO, pourquoi n’est-il pas venu nous voir à Joinville, comme Pierre MERLE, Charles GOLDBLATT et bien d’autres, lorsque la restauration du film était en cours et que nos portes étaient grandes ouvertes ?..
Sa connaissance sur le sujet nous aurait sûrement été d’un concours inestimable et nous aurait évité bien des erreurs qu’il semble nous reprocher à ce jour…

Ah ! Résistants de la dernière heure… Vous êtes toujours bien là… À mettre dans le même sac que Maurice PAPON !

J’en briserai là, Monsieur, en espérant de tout cœur qu’un jour prochain, de flamboyantes guillotines Révolutionnaires, dressées à nouveau sur la place de la Concorde, viendront trancher avec quelques autres, votre cou corrompu et qui semble maintenir avec peine, une pauvre cervelle, sachant pertinemment que Vous et votre Rédacteur en Chef n’aurez jamais le courage de me donner un droit de réponse dans votre feuille de chou, en publiant ma lettre in extenso !

Pour ne pas vous saluer !

JL.B

PS : Vous écrivez :
(3) Zéro de conduite est un moyen-métrage de 45 minutes.
Non Monsieur ! Zéro de conduite est un moyen-métrage de 47 minutes !

J’allais oublier !.. Quand je pense que le N° de téléphone de votre journal se termine par 1789, c’est à mourir de rire !!!

===

Cette fois-ci, la gangrène est belle est bien en place et dès lors, une paire de ciseaux inquisiteurs sont offerts officiellement à Bernard EISENSCHITZ (pour des raisons que je ne peux malheureusement pas dévoiler ici car elles mettent en cause trop de personnes, dont certaines, malhonnêtes mais en place, qui se feraient une joie de me nuire et d’autres, que je respecte, abusées par certains  » décideurs « , à qui je ne désire nullement causer de la peine ou du tracas…), afin qu’il détruise la restauration 1990 de  » L’ATALANTE  » pour faire place à une version qui n’est même pas celle du montage originel de Louis CHAVANCE, et que GAUMONT puisse enfin sortir son « INTEGRALE JEAN VIGO » sous forme de DVD, en y incluant  » A PROPOS DE NICE « , seul film de VIGO dont sa Fille : Luce, était encore à lors, propriétaire exclusive et de ce fait, n’appartenant toujours pas à GAUMONT qui en était fort marri.

Cf la page consacrée à l’Intégrale Jean Vigo en coffret DVD sorti par Gaumont en 2002.

 » M’sieur ! I’ peut y aller ?
Il a mal au ventre …  » *

(Dialogues de  » Zéro de Conduite « )

Pour la dernière fois, si Pierre Philippe & moi avons décidé en commun accord avec GAUMONT de restituer en 1990, une version de  » L’ATALANTE  » la plus complète qui soit, c’est parce que nous avons été immédiatement conscients (en rencontrant tous ceux qui ont connu VIGO), du fait que cet Homme n’avait pas de temps à perdre, lorsqu’il a tourné son film et que tous les plans qu’il a enregistrés sur la pellicule étaient conçus pour être utilisés au montage.
D’autre part et d’un point de vue Historique, nous avons également pensé que plus on donnait d’informations sur ce qu’a créé un artiste disparu, mieux il était possible d’approcher son œuvre en profondeur.
Notre intention était donc généreuse, sans arrières pensées et dépourvue d’idées créatrices personnelles développées sur le film de VIGO et à son insu ; même si c’est le principal reproche que les opposants à la version de 1990 semblent nous faire insidieusement depuis 10 ans et aujourd’hui au grand jour, en nous faisant passer pour des malfrats du Cinéma.

Pour ma part, je n’ai eu qu’une seule idée fixe en restaurant ce film : Restituer à Jean VIGO ce qu’on lui avait volé et lui exaucer ce que le temps et/ou des gens mal intentionnés , lui avaient empêché de concrétiser.
Mes archives personnelles et ouvertes à tous ceux qui le désirent, sont là pour le prouver.

Enfin que l’on ne se leurre pas : Si GAUMONT voulait à nouveau bénéficier des droits du film qui allaient expirer en 1990, il fallait en modifier le montage original pour renouveler le copyright.
C’est la Loi.
C’est d’ailleurs pour cette même raison et pour éviter que le film dans la version montée par Louis Chavance revienne à son état premier, que Bernard Eisenschitz, a conservé des séquences dûes à la restauration de 1990 !
Le fait qu’il présente aux yeux de tous, la version restaurée de 2001 comme celle de Louis Chavance, est une autre histoire dont nous lui laissons la responsabilité. Car là-aussi, ni Pierre Philippe ni moi n’avons été avertis par qui que ce soit de chez GAUMONT ou d’ailleurs, du fait qu’une tierce personne allait mettre à bas notre travail de restauration et se l’approprier en toute légalité, pour mieux aller ensuite faire la roue dans les Festivals et autres manifestations culturelles, accompagné de ses complices.

Bien qu’étant régulièrement sollicité pour venir parler de mon travail et de mes recherches sur  » L’ATALANTE « , je suis aujourd’hui obligé d’être contraint au silence, de refuser toute invitation et de passer la main à des personnes qui n’ont pris aucun risque et qui n’ont jamais mis les mains dans le cambouis du moteur de la péniche.

Il ne me reste donc plus que la voie démocratique de l’internet pour me libérer du bâillon que l’on m ‘a infligé et faire part pour la dernière fois, à ceux qui voudront bien me lire, de la tristesse que j’éprouve vis à vis de ce qui s’est passé.

Mais bon… L’essentiel réside dans le fait que l’œuvre de Vigo soit encore diffusée devant le public le plus large.
Alors pour le reste… Oublions les mauvais coups et ne gardons que le meilleur de l’Aventure.

« Heureuse vie à bord de « L’Atalante », Vive VIGO l’Anarchiste Poète ! Et quand à Bernard Eisenschitz, je n’ai qu’une seule seule chose à lui déclarer:  » Monsieur Le Professeur, je vous dis merde !  » (Dialogues de  » Zéro de Conduite « ).
À présent,courez vite vous procurer cet indispensable coffret DVD et faites le découvrir à tous ceux qui n’ont pas encore eu la chance de voir les films de Jean VIGO!


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